Resté terrain de culture jusqu’au 19ème siècle, le quartier Est n’était alors traversé que par quelques chemins de liaisons, comme la Voie Royale reliant Lens à Douai (aujourd’hui rue Elie Gruyelle et boulevard Albert Schweitzer).
Durant la seconde partie du XIXème siècle, en août 1855, le quartier commença à prendre forme. C’est en effet à cette date, qu’à quelques mètres du boulevard Albert Schweitzer naquît l’exploitation intensive de la houille dans notre département. Le bourg Hénin-Liétard comptait alors 3 000 habitants.
Le premier puits d’extraction rentable du Pas-de-Calais, la fosse 2, fut mis en exploitation en 1856 et fut baptisé «Fosse Sainte Henriette» en l’honneur de Mme Henriette Declercq, châtelaine d’Oignies, pour sa participation décisive dans l’octroi de la Concession Minière de Dourges.
S’en suivra la mise en exploitation du puits 2bis, à quelques centaines de mètres du premier, rue Jules Verne. Le bâtiment de la machine d’extraction est encore visible. Les terrains proches furent progressivement utilisés pour bâtir les industries annexes, cokeries et autres dérivés…
À noter également l’implantation de la toute première construction pour loger les mineurs : l’ancienne «Cité Sainte Henriette» renommée par la suite «Cité de Douai» ou «Vieux Corons». Cette cité se trouvait entre le passage souterrain et le parc public (devenu aujourd’hui l’espace vert et les résidences de l’avenue des Fusillés qui fait partie du quartier Nord-Ouest).
L’installation, en 1859, d’une gare sur la nouvelle voie ferrée dite «des houillères» contribua à l’implantation d’activités diverses : sucreries importantes, métallurgie, filature, brasseries et bon nombre d’établissements divers, situés pour l’essentiel dans le quartier Nord-Ouest.
L’ancien hôpital Darcy, installé au début du XXème siècle rue Philibert Robiaud, assura les soins des mineurs et de leurs familles. Pendant la Grande Guerre de 1914/1918, il devint l’hôpital militaire allemand. Chirurgiens et sœurs infirmières furent réquisitionnés. Néanmoins, ils octroyaient les soins aux civils, le soir, dans les Bureaux Centraux des Mines transformés pour la circonstance. La maison du directeur abrite aujourd’hui les services de la Communauté d’Agglomération d’Hénin-Carvin.
Dès 1931, le passage souterrain facilita les échanges entre ce nouveau quartier et la ville où s’étaient installés de nombreux commerçants.
À l’arrêt des puits de mine le 30 septembre 1970, le Bord des Eaux opère sa reconversion que l’on connaît. Le quartier Est garde aussi le souvenir des balbutiements de son occupation humaine : le Bord des Eaux rappelle les immenses marais, lieux des premières habitations datant de l’époque gallo-romaine.